08/11

Temps de lecture : 4 minutes

📅 Saint Jacques de Compostelle – Journal de bord – 08/11

📍 Villafranca Del Bierzo – O Cebreiro
🥾 30.8
⏱️ 07:30
🌡️ Pluie
⛺ Albergue municipale d’O Cebreiro
📋 Détail des étapes

La nuit a été fantastique. J’ai dormi dans ce que je décrirais comme étant la plus belle albergue du chemin. Les chambres étaient petites et chauffées, nous étions trois malgré les quatre lits, la salle commune possède une cheminée et surtout, une cuisine est à disposition des pèlerins. L’auberge, à la simple dénomination de “Léo”, représente sans doute un signe lié à une très proche amitié. 

Peu avant de quitter les lieux, je m’entretiens avec la tenancière de l’albergue, qui m’indique qu’il existe deux chemins différents pour poursuivre le pèlerinage. En fait, il y a un chemin sans dénivelé, qui suit le creux de la vallée, et un autre chemin, avec du dénivelé, qui s’aventure sur les crêtes. Bien évidemment, je n’ai pas réfléchi trop longtemps avant de m’élancer sur le chemin qui parcourt les crêtes. Il y a juste un détail non négligeable à ajouter : la tenancière précise qu’en altitude, je devrais être prudent puisque je risque très probablement de marcher dans la neige. 

Montagnes d'O Cebreiro

En milieu de matinée, j’atteins un col sur lequel est perché un village. La tenancière avait raison, une partie du village est sous la neige. D’ailleurs, je manque de chuter lorsque je glisse sur une plaque de verglas à l’entrée du village. Un mauvais présage ? L’ascension m’ayant plutôt bien fait suer, si je m’arrête j’ai peur d’attraper froid. Sans vraiment prendre de pause, je poursuis mon chemin.

Quelques villages plus tard, je croise à nouveau mon ami et prêtre Christophe, accompagné d’autres pèlerins. Ils n’ont pas dormi dans la même albergue que moi, et pour ce soir, ils visent une ville différente de la mienne. Nous échangeons quelques cookies fraîchement achetés à la boulangerie d’un village passé. Je reprends la route tranquillement, O Cebreiro est encore située à quelques centaines de mètres de dénivelé positif d’ici. 

Alors que le cœur de la vallée est plongé dans une abondante humidité, les montagnes laissent apparaître au fil de leur ascension une neige de plus en plus belle. En croisant un badaud, je lui demande quand est tombée la neige. Il me répond que pas plus tard que ce matin, on ne pouvait pas voir à quelques mètres tellement il neigeait, et que cette nuit encore, la météo prévoit de la neige. Peu rassurant certes, mais je ne peux pas m’arrêter ici.

Chemin entre Villafranca et O Cebreiro

Peu avant l’arrivée à O Cebreiro, je laisse derrière moi la stèle qui indique que je suis désormais en Galice, la région de Saint Jacques de Compostelle. Malgré le froid qui m’habite, je reprends espoir et me dit que tout est bientôt terminé. 

L’albergue d’O Cebreiro est une albergue municipale. Et cette année, je pense que la municipalité a fait une impasse sur le budget chauffage. Quand j’arrive en fin d’après midi à l’albergue, j’ai encore en tête le feu de cheminée de la veille. En ayant marché dans la neige, je me suis dit que ce serait sympa de trouver réconfort auprès d’un feu. Bien non. L’albergue d’O Cebreiro est une usine à pèlerins.

Nous sommes 50 à partager une seule chambre non chauffée et l’eau qui sort des douches est froide uniquement. Frigorifié, je me réfugie dans la cuisine, seule pièce chauffée du bâtiment, mais qui ne dispose que d’une seule casserole (pour une capacité totale d’accueil de 100 personnes, plutôt pratique). Finalement, j’utilise ma popote pour préparer 200 grammes de quinoa. Je prévois de les déguster avec quelques tranches de chorizo. Ce repas sera ma seule touche de réconfort avant d’aller me coucher.

Albergue municipale d'O Cebreiro

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