09/11

Temps de lecture : 3 minutes

📅 Saint Jacques de Compostelle – Journal de bord – 09/11

📍 O Cebreiro – Samos
🥾 31.1
⏱️ 08:25
🌡️ Pluie
⛺ Monastère de Samos
📋 Détail des étapes

Je ne le sais pas encore, mais ce matin sera en termes météorologiques la pire météo que j’aurais pu expérimenter sur mon pèlerinage jusque Saint Jacques de Compostelle. 

Il n’est pas très tard lorsque je quitte l’albergue municipale d’O Cebreiro. Durant la nuit, j’ai croisé les doigts pour que le météo très hivernale de la veille se transforme en une météo d’automne, une météo de saison quoi. J’ai eu beau croiser très fort, je pense que ça n’aura pas été suffisant. A peine le nez dehors, je suis pris dans un genre de blizzard qui mélange pluie, verglas et neige. Par chance, une partie du chemin emprunte des sentiers en forêt. Pendant une petite heure, je marche à l’abri de la tempête, dans le calme des arbres qui m’entourent. 

Une fois de retour sur les bords de route, la tempête reprend de plus belle. Le sol est parfois verglacé, je manque plus d’une fois de chuter. Vers 11 heures, le froid commence à me gagner. Le blizzard n’a toujours pas cessé. Je trouve un refuge dans le petit bar d’un village qui doit compter au grand maximum dix âmes. Pas une de plus. Ou alors le blizzard me monte à la tête et je n’ai plus aucun sens des réalités. 

Ce petit troquet n’a rien de spectaculaire, hormis son poêle qui fonctionne comme un poêle n’a jamais fonctionné. Cette source de chaleur me parait ce matin comme aucune autre. Quand les marcheurs du désert se réjouissent d’une oasis après une longue traversée sur des terres arides et poussiéreuses, un pèlerin en route pour Saint Jacques se réjouit d’un poêle lorsqu’il vient de quitter O’Cebreiro en plein mois de novembre. Je commande un café et m’installe devant le poêle, en prenant le soin d’étendre  tout ce qui n’a pas résisté à la tempête. D’une manière plutôt amusée, j’observe l’humidité de mes gants s’évaporer auprès de l’unique source de chaleur du troquet.

Quelques minutes plus tard, d’autres pèlerins se joignent à moi. Une française, qui a bossé une partie de sa vie à Tours, une anglaise, qui sort tout juste d’un divorce, et un koréen, qui a pris des congés prolongés pour le pèlerinage. A la vue du poêle, mes compères ne perdent pas trop de temps. Ils me demandent s’il peuvent venir s’installer avec moi. Finalement, nous nous retrouvons à quatre, café à la main, à patienter devant le poêle. Au bout d’une heure, le koréen se prépare à décoller. Je fais de même.

A midi, j’ai descendu quelques 400 mètres d’altitude. En conséquence, le blizzard s’est complètement estompé, laissant place à des températures plus clémentes. Je trouve une petite échoppe dans laquelle j’achète quelques denrées. Pour le déjeuner, je pars sur un sandwich ; même si les températures sont moins froides, l’humidité reste abondante et je préfère manger rapidement et éviter d’attraper froid. J’ai décidé d’atteindre le monastère de Samos à une dizaine de kilomètres d’ici, je ne dois pas perdre trop de temps.

Je ne croise personne dans l’après midi. Les chemins sont très agréables. L’humidité donnent aux paysages une ambiance assez mystique, très typique de la Galice. D’ailleurs, j’ai souvent entendu dire que météorologiquement parlant, la Galice était un peu la Bretagne de l’Espagne.

Monastère de Samos

J’arrive assez rapidement à Samos, où j’ai décidé de m’arrêter pour la nuit puisque le très réputé monastère de Samos propose des lits en Donativo. En arrivant sur place, je suis accueilli par un moine. J’espère une petite visite du monastère mais la moine m’explique qu’il est actuellement fermé… C’est dommage, mais ça ne m’empêchera pas de dormir.

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.