Notes sur les frontières du Ponant

À propos

Biographie

Savoir vivre le moment présent est sans doute l’une des plus fortes facultés de Simon Wicart. Après un changement radical de vie, ce Tourangeau d’origine qui a le voyage au corps se consacre quotidiennement à l’écriture. Mêlant l’aventure existentielle et le besoin de découverte, il trace une œuvre riche de pérégrinations qu’il retranscrit au moyen de textes à l’honnêteté attachante.

Simon voit le jour en 1992. Il grandit dans une famille modeste installée au milieu de la campagne tourangelle. Sa scolarité s’effectue sans embûche. À l’issue d’un baccalauréat, Simon suit un BTS et intègre une école de commerce dont il sort diplômé. À partir de ses vingt ans, il entreprend plusieurs séjours, plus ou moins long, aux quatre coins du monde. Il reste marqué par la découverte de l’Australie qui ressemble une épopée beatnik, par le Sénégal qui devient le théâtre d’une mission de développement. Pour ponctuer ses études, il se rend aux confins des États nord américain pour tenter de vivre l’American Dream dont il a si souvent entendu parlé.

Son dernier diplôme validé, Simon noue sa plus belle cravate pour s’insérer dans la vie professionnelle. Toutefois, à développer l’insatiable besoin des grands espaces, la vocation de financier à laquelle il se dévoue suppose de tenir un rôle qui ne lui convient pas. Rapidement, il troque ses souliers en cuir pour des chaussures de randonnée. Simon est taillé pour la liberté et décide de s’y risquer.

Depuis 2020, ses nombreuses paires de chaussures ont foulé plus de 10 000 kilomètres à pied. Simon enregistre une itinérance jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle, une autre jusqu’à Athènes ou autour de la Bretagne, pour lesquelles il emporte toujours un carnet, un stylo-plume ainsi qu’un appareil photo argentique. Il ponctue sa vie sédentaire de séjours au Portugal, au Maroc, en Allemagne, en Norvège ou en Suède. Pour chacun de ses voyages, l’instantanéité de son écriture tente de traduire la complexité du monde. Certains textes sont publics, comme Ceci n’est pas un récit de voyage publié en 2022, L’Égypte publié en 2023 et L’Autoroute du Kif publié en 2025. D’autres textes sont publiés sur son site web. Les photographies capturées font parfois l’objet d’expositions comme L’Odyssée Argentique en 2022 et Sur les frontières du Ponant en 2025.

Demain, Simon continuera de marcher. Dans son sac à dos traînent toujours un cahier et un stylo – plume de préférence. En France ou ailleurs, la marche est devenue un moyen d’explorer ses propres chemins ou ceux des autres.

Démarche artistique

Écriture

Sous les conseils d’un bon ami, Simon jette pour la première fois au fond de son sac à dos un carnet et un crayon lors d’un séjour au Maroc en 2017. La main incertaine, le plumitif s’attelle à la description de lieux et de personnages, de rencontres et de situations. Il creuse timidement ses émotions pour tenter de verbaliser les idées qui lui traversent le cœur et lui agitent le corps. 

Les mois passent et la pratique s’intensifie. Le style s’améliore et les idées deviennent plus fluides. Désormais, le chant de son Kaweco sur le papier de ses carnets met de l’ordre dans ses réflexions quotidiennes. Simon laisse transparaître ses pérégrinations avec une sincérité qui inspire confiance. Il ne mâche pas ses mots et sa franchise va de pair avec la simplicité matérielle qui l’entoure. Où qu’il soit, l’écriture est une thérapie qui fixe ses idées en pagaille sur un bout de papier immuable.

Dans l’insondable champ de la littérature, Simon préfère la rédaction de récits de voyage. En France ou à l’étranger, il considère ce registre d’écriture comme un véritable moyen de transmission. Plus que l’émerveillement éprouvé face aux prouesses d’un paysage, le voyage raconte une multitude de rencontres et les mots relatent sa vision du monde. L’écrivain évertue sa plume à l’exercice du reportage et le journal bascule de l’intime à l’extime. Chaque scène peut devenir l’objet d’une note sur un bout de papier, à partir duquel Simon décortique ce qu’il vit à l’intérieur et ce qu’il voit à l’extérieur. Les souvenirs les plus intimes sont l’exclusivité de ses carnets ; les autres sont ultérieurement transcrits à l’aide d’un clavier en un récit aux destinations multiples.

Photographie

Simon récupère en 2014, après le décès de son grand-père, un vieil appareil photo argentique. La méthodologie nécessaire au parfait cliché lui manque et les premiers résultats sont flous ou saturés, mais le goût pour l’image entretient sa détermination.

Depuis, les voyages où Simon porte son appareil argentique en bandoulière sont fréquents. Les pellicules couleurs ou N&B qu’il range dans son boîtier Olympus OM-1n complètent son travail d’écriture. Simon utilise la photographie comme outil de reportage. L’image devient un support qui libère la parole et permet de raconter en d’autres termes les sujets qui le captivent. L’objectif capture des portraits, des paysages et des scènes de vie, toutes et tous porteurs de messages. De retour à la maison, le développement des films est confié à des laboratoires spécialisés. Le scan des négatifs et le traitement des images sont opérés par Simon.

Chacune des expositions photographiques proposées par Simon met en lumière le contour de ses idées et véhicule un message. Bien que le support semble figé, Simon s’applique à le rendre vivant et à le transformer en une source intarissable d’échanges et de débats.