📅 Saint Jacques de Compostelle – Journal de bord – 18/10
📍 Ermita Del Poyo – Navarrete
🥾 32.5
⏱️ 10:15
🌡️ Nuages
⛺ Albergue de Navarrete
📋 Détail des étapes
Une longue journée m’attend. La pluie n’a cessé qu’à partir de 06 heures, soit quatre heures non-stop. Je suis ravi. Je me réveille dans l’humidité, avale quelques gâteaux, range mes affaires, et reprends tout doucement la route. En chemin, je croise beaucoup de pèlerins que je commence à avoir l’habitude de croiser. On s’arrête et on discute quelques instants.
– T’as pas froid la nuit ?
Extrait d’une conversation que j’ai tenue cinq fois dans la journée.
– Non ça va, j’ai un duvet -14 degrés.
Je m’octroie une première pause à Viana. Il y a un marché, c’est l’occasion d’acheter quelques fruits et légumes. Je prends aussi le temps de me payer un café et un tapas : un sandwich fourré à l’omelette au chorizo. Un régal !
A la reprise, je ralentis un peu le rythme. J’avance avec une française, la soixantaine, dont la hanche droite lui fait défaut. Elle m’explique que depuis sa retraite il y a quelques années, elle a envie de profiter. Elle m’explique aussi qu’avec sa hanche, c’est plutôt compliqué. Hypocondriaque de nature, je ne peux qu’affirmer ce quelle me dit. Mais elle me donne la solution miracle : une amie lui a conseillé d’enrouler une serviette autour de la partie droite de la ceinture de son sac, ce qui a pour effet d’augmenter artificiellement le volume de la ceinture et donc de limiter la presse contre sa hanche. Pas con.
J’arrive à Logroño sans grande difficulté, avec en prime un ciel dégagé. Logroño est une ville de taille moyenne, plutôt animée, et qui dispose de pas mal de boutiques. Je m’arrête dans une église pour prier quelques instants, je mets les pieds dans un marché couvert full of chorizos, j’achète quelques denrées chez Carrefour, et je m’installe dans un parc où pendant mon repas, j’observe des rats et des écureuils jouer ensemble. Je profite du soleil pour sortir toutes mes affaire et les sécher. Dans l’humidité de la matinée, je ne m’étais notamment pas rendu compte que mon duvet -14 degrés avait pris l’eau…
Sur les coups de 16 heures, je reprends la route. Je ne sais pas encore où dormir, même si j’ai repéré un lac autour duquel il y a sans doute possibilité de trouver un abri. En y arrivant, je me rends compte que ce lac est un vrai paradis pour écureuil. Sur l’une des nombreuses tables de pique-nique du parc, je fais la rencontre d’un vieil espagnol dont les poches dégueulent d’amandes. Plutôt surpris à première vue, je me rends compte qu’il se sert des amendes pour nourrir les habitants du parc. Je m’installe finalement avec lui pendant une bonne heure. Il ne parle pas anglais et je n’ai toujours pas progressé en espagnol, mais je comprends que les amendes proviennent d’un champs voisin. J’essaie par la suite, à l’aide d’amandes, de corrompre un écureuil pour qu’il m’accompagne jusqu’à Saint Jacques de Compstelle. En vain, puisque les petits ont compris que la liberté vaut bien mieux qu’un milliard d’amandes.
A 18 heures, le vieil espagnol a épuisé ses stocks d’amandes et je n’ai pas trouvé de bivouac. D’autant plus que le parc est bien plus fréquenté qu’espéré, que la météo a changé et que de la pluie est prévue pour cette nuit. Je repère à une heure de marche, l’albergue de Navarrete qui détient une cuisine et une machine à laver. Le plan me semble correct après quatre jours de bivouac. Je me remets en route.
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