📅 Saint Jacques de Compostelle – Journal de bord – 22/10
📍 Villafranca – Orbaneja Ropico
🥾 26.5
⏱️ 06:15
🌡️ Nuages
⛺ Albergue à Orbaneja Ropico
📋 Détail des étapes
Avant dernière étape avant Burgos. En mettant le nez dehors, nous nous rendons compte que l’anticyclone de la veille nous a quitté pour laisser place à une abondante humidité. le brouillard est omniprésent jusque 10 heures, nous limitant la vue à quelques mètres seulement. Le chemin emprunté ce matin est toutefois agréable. Nous traversons une forêt qui, noyée dans cette brume profonde, prend des allures de forêts maléfiques tout droit sorties du Seigneur des Anneaux. Plus d’une fois, je songe à partir en hors piste pour m’enfoncer dans la noirceur de cette forêt. Mais les trous au niveau du gros orteil sur chacune de mes chaussures me rappellent gentiment qu’il serait con de se retrouver les pieds trempés parce que j’ai décidé de partir en hors piste…
Au bout de quelques kilomètres, je croise Larissa, Eneida et Marie-Claire, plantées au milieu du chemin, à l’essayage d’une danse qui n’est pas prêt de nous ramener le soleil. La forêt serait-elle donc maléfique au point de rendre les gens fou ? Ou tout simplement, est-ce que la route vers Saint Jacques de Compostelle commence à altérer nos esprits ? Peu importe, nous poursuivons notre chemin ensemble jusqu’à un troquet où nous décidons de nous arrêter puisqu’une cheminée y est allumé. A l’issue d’un café, je reprends la route seul.
Le reste de la journée est agréable. Je ne cesse de penser à Jeanne, ce qui me donne une force considérable pour avancer. Si elle arriverait aujourd’hui, j’aurais clairement pu continuer de marcher pour atteindre Burgos en fin de journée.
La météo reste toutefois menaçante. Jusque Atapuerca (ville où nous aurons l’occasion de repasser avec Jeanne pour visiter les sites archéologiques), j’emprunte un chemin qui longe les pâtures. Je m’arrête quelques instants pour observer les vaches qui sont plutôt belles, et surtout très accueillantes. Beaucoup de pèlerins ont laissé des traces au sol à proximité des vaches. Mais composées uniquement de caillasses, les traces n’ont encore rien à envier aux crop-circles, même si elles s’en rapprochent.
Une fois Atapuerca derrière moi, le chemin vers Compostelle reprend de plus belle avec une bosse de 200 mètres de dénivelé. Au sommet, difficile à distinguer à travers la brume, la ville de Burgos ; moins de 30 kilomètres doivent me séparer de la capitale de la région éponyme.
J’arrive finalement en début d’après midi à l’albergue d’Orbaneja, après un hors piste du tonnerre à travers des champs boueux qui m’a permis de gagner cinq minutes, de crotter mes chaussures comme jamais, et d’observer deux chevreuils. L’albergue choisie est sans prétention. Au rez-de-chaussé, on y trouve un bar restaurant ; à l’étage, la chambre commune, une salle de bain, et l’appartement des propriétaires, qui ne dépassent pas les 30 printemps.
Dans la soirée, je suis rejoint par Larissa, Eneida et Marie-Claire qui ont aussi choisi de crécher dans cette albergue. A table, le vin coule à flot. Nous nous remémorons les passages de la journée, dont l’accoutrement de Michel que nous avons tous croisé en début de matinée et qui nous a tous bien fait rire (à défaut d’avoir une photo, je me passerais d’ajouter des commentaires sur cette tenue).
Enfin, lorsque les anciens commencent à quitter le bar, le patron nous laisse comprendre qu’il s’agit d’aller se coucher. Je lui demande si je peux fumer une dernière cigarette.
Pas de problème, mais tu fumes à l’intérieur.
Et tout juste après avoir roulée ma cigarette, le tenancier me sort un pot de confiture rempli d’une marijuana qu’il aurait eu par son beau frère qui cultive à San Sebastian… A l’heure où j’écris ces ligne, je ne sais toujours pas si j’ai vraiment bien compris ce que le tenancier disait. Mais une chose est sur, à l’albergue d’Orbaneja, on a le sens de l’accueil !
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