11/10

Temps de lecture : 3 minutes

📅 Saint Jacques de Compostelle – Journal de bord – 11/10

📍 Chapelle de Soyarza – Saint Jean Pied de Port
🥾 28
⏱️ 07:45
🌡️ Soleil
⛺ Halte jacquaire municipale de Saint Jean Pied de Port
📋 Détail des étapes

Il est 06 heures quand j’ouvre les yeux pour la première fois. Comme nombreux de mes bivouacs, je me réveille surpris par les douleurs intenses que provoque l’épaisseur de mon matelas. Sauf que ce matin, à la différence de ces nombreux bivouacs, j’assiste à un lever de soleil différent. Derrière les Pyrénées que je peine à observer dans la pénombre de l’aube, une palette de couleurs variant d’un noir profond à un orange sanguin que je ne saurais décrire apparaît tout doucement. En fait, la beauté de ce que j’observe est difficilement descriptible. Je préfère ne pas réfléchir, je préfère contempler et me rendormir peu à peu. 

Une heure plus tard, je me réveille définitivement. Le ciel n’a plus ses allures féériques, mais la montagne a conservé son charme qui, quoi qu’il arrive, reste apaisant. Je range mon sac, m’assois sur un banc voisin pour manger une banane, et observe ce paysage une dernière fois avant de reprendre le chemin. 

Il est agréable de marcher tôt le matin. L’air est frais, les animaux sont de sortie, et la brume qui se lève sur les champs apporte un côté mystique à l’aventure. Par contre, lorsqu’un chien saute par dessus sa grille pour te courir après, tu as tendance à vite redescendre. Alors que je m’avance vers le centre-bourg d’Ostabat, j’entends derrière moi des aboiements. Je me retourne pour m’apercevoir qu’à quelques mètres seulement, un chien a décidé de me prendre en chasse. Une main sur le couteau, l’autre main tendue vers le clébard, je commence d’une voix douce à tenter un premier contact avec l’animal. 

Doucement mon petit, je passe mon chemin, tu n’as rien à craindre. 

En répétant peu fièrement ces quelques mots, je recule en le fixant du regard jusqu’à ce qu’il décide de se calmer. Après quelques pas à marcher à reculons, je gagne la bataille. Le chien cesse ses aboiements et rebrousse chemin. 

Ostabat est une petite ville mignonne. Comme beaucoup de ces villages que j’ai traversé, presque tous les commerces ont disparu. Mais ici, l’architecture des bâtiments et l’accent très prononcé de ses vieux habitants rendent la ville bien plus charmante. Je m’arrête au seul commerce de la ville, un bar/épicerie/lieu de vie, où les anciens du village se donnent rendez-vous tous les jours, pour parler potins et acheter une baguette. Pendant que je commande un café, je m’installe au comptoir du troquet où un local tente d’entamer la conversation. Je comprends un mot sur deux. Nous n’irons pas bien loin.

Au plus je m’approche de Saint-Jean-Pied-de-Port, au plus je croise des pèlerins. Tout doucement, je comprends que je ne serai bientôt plus seul sur les chemins que j’emprunterai jusque Compostelle. Je croise notamment deux belges, Audrey et Serge. Audrey est partie il y a un mois du Puy et comme moi, elle bivouaque de temps à autres. Pas comme moi par contre, elle casse les noisettes avec ces dents et se lave dans les rivières… Serge quant à lui marche depuis quelques jours. Peu habitué à la randonnée, il a décidé de rejoindre Audrey sur la fin de son parcours. 

Pour déjeuner, je m’installe sur le bas côté d’une petite route de campagne, auprès de chevaux en semi liberté. Même s’ils reluquent mon magnifique saucisson acheté à Saint Palais et qu’en conséquence, je ne suis pas très serein, les canassons apportent une ambiance cow-boy à la pause, et c’est sympa. 

J’arrive finalement à Saint Jean Pied de Port en milieu d’après midi. Je prends le temps d’effectuer quelques achats, d’envoyer une lettre à Jeanne, de siroter un Pulco Citron, de croiser Christian et Claudette, mais surtout de faire la rencontre de Martin. Nous faisons connaissance dans l’auberge municipale de la ville (que je recommande par ailleurs puisque très peu chère et bien conviviale). Martin est un jeune suisse parti de Genève, à 1000 kilomètres de là. Il bosse dans l’informatique et quand il rentrera au pays, il devra passer son service militaire. Nous décidons finalement de dîner ensemble. 

Halte jacquaire municipale de Saint Jean Pied de Port

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