📅 Saint Jacques de Compostelle – Journal de bord – 31/10
📍 Itero de la Vega – Carrión de los Condes
🥾 33
⏱️ 09:00
🌡️ Soleil
⛺ Couvent de Carrión de los Condes
📋 Détail des étapes
En cette journée d’Halloween, je partage mon petit-déjeuner avec Michel. Et je crois bien que, partager mes quelques biscuits avec un blanc à dreadlocks de 50 balais qui m’explique que le soleil peut rebondir sur les Pyrénées, s’inscrit comme la plus grande frayeur de la journée.
Une fois le nez dehors, je m’aperçois que le soleil est de retour. Du coup, c’est décidé, je vais avaler les kilomètres aujourd’hui. Le beau temps rend la marche agréable. Une fois encore, je rencontre que très peu de pèlerins. J’en viens à me faire une réflexion : comment peut-il y a avoir si peu de marcheurs en journée, à l’inverse des albergues qui affichent souvent presque complet ? J’en déduis que je ne marche pas aux mêmes heures que les autres.
A midi, je prends une pause au soleil à Fromista. Après un rapide passage au Dia du village pour me préparer un sandwich, je m’installe sur la place centrale de la ville pour apprécier le soleil au mieux possible. Demain, et pour les jours à venir, les services météorologiques prévoient à nouveau de la pluie…
Dans l’après-midi, j’ai prévu de marcher jusqu’au couvent de Carrión de los Condes. Il fait chaud, mais le vent souffle assez fort. En dehors des grandes plaines céréalières dans lesquelles je commence à m’aventurer, je traverse quatre villages qui viennent rythmer la monotonie de mon périple. Peu avant l’arrivée, mes jambes commencent à faire défaut. Des douleurs comme, celles que j’avais expérimenté en France, ressortent au fil des kilomètres parcourus. Je pense à la tendinite. Je pense aussi au Ketum. Il ne me reste que trois kilomètres jusqu’à Carrión, je ralentis le pas pour tenir la distance.
Le principal refuge pour pèlerins de Carrión est un couvent tenu par les sœurs. Il s’agit d’un immense bâtiment qui peut accueillir jusqu’à une centaine de personnes. Cette nuit, nous sommes 45 lorsque je m’enregistre. C’est déjà beaucoup. La cuisine en libre accès n’a plus rien d’un libre accès tellement elle est assiégée par des allemands qui veulent cuire des burgers, des coréens qui cherchent désespérément une casserole pour faire bouillir leurs légumes, et d’autres pèlerins, comme moi, qui tentent de se frayer un passage pour préparer 200 grammes de pâtes.
Avant d’aller me coucher, je me dirige vers l’église du centre du village où est célébrée une messe. J’y reste quasiment 30 minutes. Je suis installé au fond de l’église et observe d’un œil attentif les faits et gestes du prêtre qui tient la séance. Bien évidemment, je ne comprends rien de ce qu’il raconte, hormis quand il cite le Seigneur Jesus Christ.
Je me décide à quitter le bâtiment lorsque le prêtre commence la distribution des hosties : d’une manière assez effrayante, chacun des fidèles se lève et se jette sur le prêtre, alors déchu de ses fonctions et devenu un simple distributeur automatique d’hosties. Au vue de l’heure, je préfère en fait jouer les hérétiques, ne pas manger une partie du corps du Christ, et rejoindre rapidement mon lit.
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