📔 Marseille, ville aux milles souvenirs
Marseille. Certains la connaissent pour son Vieux-Port et sa Canebière. Certains la connaissent pour ses habitants au bronzage tanné par un incessant soleil. Certains la connaissent pour cet accent chantant si caractéristique de la si bien aimée Provence. Certains la connaissent pour son mythique Vélodrome et son équipe qui offre aux passionnés de ballon rond matière à rêver. Certains la connaissent pour son Maire à l’interminable mandat – ayant d’ailleurs trouvé un terme aux dernières municipales, Dieu soit loué. Certains la connaissent pour le parc national dont elle est voisine, et dont beaucoup de ses roches ont servi à la construction des bâtisses aux teintes nuancées par le blanc du calcaire et les lumières d’un ciel d’azur. Certains la connaissent pour ses quartiers nord, fruits d’une politique d’urbanisation maladroite, menant fatalement à une image érodée des âmes qui tentent d’y survivre. Certains la connaissent pour les tristes évènements de la rue d’Aubagne survenus en 2019. Certains la connaissent pour sa légendaire boisson aux couleurs de l’été, et au goût qui nous rappelle certaines fins de soirées. Certains la connaissent pour mille et une autres raisons. Je l’ai surtout connu par Jeanne, qui chaque semaine, m’en évoquait de manière mélancolique de précieux souvenirs.
📔 Noailles la merveilleuse
Nous partons nous égarer dans les sinueuses ruelles de Noailles. Une ode à la vie, ce quartier me charme par son humeur, ses odeurs. Là-bas, les sons dégagent une mélodie méditerranéenne. Une agréable symphonie dont on se laisse facilement bercer.
Nous progressons parmi les étales serrés qui fleurissent le pavé. On y trouve des poissonniers, dont la marchandise provient du Vieux Port à quelques pas d’ici ; on y trouve des épiciers, dont les tonalités arc-en-ciels de leur cannelle curcuma gingembre paprika piments safran et j’en passe me suggèrent d’agréables souvenirs de déambulations dans les souks maghrébins ; on y trouve des colporteurs, dont l’inexplicable diversité de bibelots semble inépuisable.
Au détour d’un regard, nous apercevons des vendeurs à la sauvette. Les cigarettes vendues à l’unité ou celles vendues dans des paquets encore habillés des couleurs de nos cigarettiers préférés chargent les poches secrètes de ces messieurs. « Cigarettes ? Non merci j’ai les miennes », répondé-je avec la même fermeté qu’Hubert Bonisseur de La Bath.
Comme les quartiers de Belsunce, du Panier, le cours Julien, et toutes ses ruelles, rues et boulevard qui serpentent des collines à la Méditerranée, Noailles est un voyage dans le voyage. Une immersion dans un monde pluri-culturel, où le peuple tient le pavé comme les paysans la terre. Où la vie ne cessera jamais.
📔 Calanques
« Un vrai coin de paradis », s’exclamaient-ils. « Je viens de traverser un bout de la France, leur répondais-je. J’ai du mal à imaginer plus bel endroit que les gorges du Tarn, de la Jonte, que les plateaux de l’Aubrac et du Cantal, que les volcans d’Auvergne, que le Causse Méjean ou encore le cœur des Cévennes ». Note pour plus tard ne jamais parler trop vite.
Avant de s’installer au pied de la Méditerranée, nous traversons les Goudes. Ancien port de pêche et nouveau port de plaisance, les Goudes est un idéal, coincé entre le cœur de Marseille et l’entrée des Calanques. La Méditerranée est calme et transparente. Des roches calcaires s’élèvent à plus de quatre-cent mètres au-dessus du niveau de la mer. Sur les rares plats dont dispose le port, on trouve un désordre d’habitations, vestiges d’anciennes maisons de pêcheurs.
Avant de gagner la mer, je décide de m’y égarer. Les rues sinueuses illustrent un tableau méditerranéen : volets colorés et entrouverts, linge étendu en travers des ruelles frappées de soleil, fleurs à l’abri d’une chaleur parfois meurtrière, et surtout de rares badauds au regard méfiant, peu chaleureux vis-à-vis des touristes souvent trop curieux. Au plus je m’avance, au plus je me perds dans ce décor que je n’aurais jamais pu penser réel.
200712 – Freedom – 43.28°N, 5.37°E 200712 – Bonne Mère – 43.28°N, 5.37°E
📔 Bonne Mère de Marseille
Nous terminons notre périple dans la citée phocéenne par la symbolique Bonne-Mère. Le cadran affiche dix-huit heures. Nous sommes assis face à un stade de football synthétique. Les couleurs du couchant donnent de faux airs de cartes postales à notre panorama. Les teintes chaudes du soleil qui tombent éclaire les visages d’une population déconfinée. J’observe les personnes autour de nous. Ils discutent, ils rient, ils observent eux aussi.
Je prends une pause dans mon périple. Pendant un mois, je reste aux côtés de Jeanne pour savourer son regard, sa tendresse, ses caresses, et le reste d’équilibre mis à mal par mes péripéties, par mon choix de vie. A force de marche, j’ai appris une chose. Il ne sert à rien de se presser. Il est important de se reposer et d’apprécier. Il est important de profiter et d’aimer.
Journal de bord
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